La FOMO de l’expat

Holaa ! Je reviens pour un article qui me tiens particulièrement à cœur car j’en ai trouvé très peu (voire aucun), qui touchait vraiment au sujet dont je vais parler. Récemment, après six mois loin de chez moi (même si ce n’est pas la première fois que je déménage dans un autre pays), j’ai commencé à me sentir assez triste, ennuyée, et en manque de la France. Rien de plus classique lors d’une expatriation, on a tous un moment de mou qui dure plus ou moins longtemps, donc je me doute bien que jusque là, rien d’extraordinaire.

Or, je sais que c’est différent du « choc culturel » ou d’un simple coup de blues. Voilà deux ans que j’ai déménagé de France et pour la première fois, je me surprends à remettre en question cette décision. Non pas que je la considère comme un regret, au contraire, mais je perds de vue les bénéfices que cela m’a apporté et ma réelle envie d’habiter ailleurs. En fait, et d’où le titre de mon article, j’ai carrément la FOMO, la peur de « rater » tout ce qui se passe en France, entre mes amis, ma famille, et dont je ne peux être témoin qu’à distance, via les réseaux sociaux et les médias. Ça fout une espèce de pression où je me dis que je suis en train de me construire d’une manière totalement différente que mon entourage. J’ai l’impression d’avoir tout fait dans la précipitation, et que j’aurais dû prendre plus mon temps pour me construire de façon plus solide et posée.

J’ai eu beaucoup de conversations avec des français très pessimistes, qui clament que c’est mieux ailleurs et qu’en France, rien ne va. Et je veux bien accepter que la France a des problèmes (je prends la France à titre de référence car c’est mon pays mais j’imagine que c’est la même chose partout). Or, s’il y a bien une chose que j’ai apprise en habitant dans plusieurs pays, c’est que non, c’est pas mieux ailleurs, et que oui, on peut aimer la France. J’ai appris qu’il faut arrêter d’idéaliser sans arrêt des pays dont on ne connais qu’une vague image renvoyée par la télé et les médias. Et que c’est pas en claquant des doigts qu’on se reconstruit une vie dans une autre culture, loin de notre maison, aussi facile et idyllique que ça puisse paraître. Il y a des gens qui, je le sais, se découvrent plus chez eux dans d’autres cultures que dans celle dans laquelle ils sont nés, et j’en suis très heureuse pour eux. Mais il faut aussi admettre que ce n’est pas le cas pour tout le monde. Ça ne veut pas dire que je n’aime plus voyager, ou que je veux rester en France pour le restant de mes jours, mais je prends conscience de ce qui me correspond vraiment, et du style de vie qui me correspond le plus.

Après cette petite mise en contexte, voilà pourquoi je parle de FOMO. J’envie mes amis qui mènent leur vie parisienne comme je l’aurais fait si j’étais restée. C’est bizarre, non, d’envier une vie que l’on a souhaité fuir plus que tout ? C’est là que « partir pour mieux revenir » prend tout son sens. Je pense que la stabilité me manque car j’ai aussi appris que stabilité n’est pas synonyme de routine (ma phobie), et qu’on peut avoir une vie totalement épanouie tout en étant stable. De plus, je commence de plus en plus à ressentir les besoins de la stabilité car je comprends mainenant son utilité. Bien entendu, il y a aussi une grande part d’idéalisation dans ma réflexion car le cerveau humain veut toujours ce qu’il n’a pas. Et si j’étais restée à Paris, alors j’aurais passé ma vie à vouloir partir loin. Bref, tout ça pour dire que, quand la FOMO s’installe, on a l’impression qu’on s’est trop précipité et que même si on est content d’être parti, rester aurait été tout aussi constructif.

Néanmoins je pense que c’est une bonne chose de vivre cela car ça permet de prendre conscience de ce que l’on veut. Beaucoup de gens partent en voulant se trouver, en pensant que leur environnement naturel est le problème (et ça peut être le cas). Mais je pense que le problème vient avant tout de nous, et que seuls nous-mêmes pouvons résoudre les défauts que l’on se construit. Au moins, en partant, on prend conscience de toutes ces choses, et pour certains ça permet de revenir en toute sérénité, en sachant que c’est la bonne décision et qu’on a quand même vu d’autres horizons. Pour ceux qui décident de ne pas revenir, c’est tout aussi bénéfique de trouver leur bonheur ailleurs.

Bref, c’est assez personnel comme article mais j’espère ne pas être la seule dans ce cas, où en tout cas j’espère m’être bien exprimée sur ce sujet. S’il y a des gens à qui ça parle, n’hésitez pas à venir discuter ici !

Ciao !

2 réflexions sur “La FOMO de l’expat

  1. Hello Marine,
    Tout ton article résonne vraiment bien en moi, que ce soit le pourquoi tu as souhaité t’expatrier (fuir Paris), les questionnements que ça amène (mais est ce que c’était le bon choix ? Est ce que j’aurai dû rester ?), le FOMO dont tu parles ou encore le fait qu’on part pour trouver quelque chose en changeant d’environnement alors que finalement c’est surtout notre façon de voir les choses qu’il faut changer.
    J’adorerai pouvoir discuter plus longuement avec toi de ces sujets, surtout que je réfléchis actuellement à aller m’expatrier à Montréal, où tu vis si je comprends bien ?

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